Crée le 03 octobre 1915 avec des troupes Franco-britanniques retirées des Dardanelles, l’Armée d’Orient a été placée sous le commandement du Général Sarrail. Malgré l’hostilité du Roi de Grèce Constantin, elle débarque à Salonique en vue d’aider l’armée Serbe, en cours de réorganisation sur l’île de Corfou.
L’ Armée Bulgare quand à elle (faisant partie des puissances centrales regroupant : l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la Turquie et la Bulgarie) prend Uskub (Skoplje) le 26 octobre puis Monastir (Bitola), ce qui contraint les Français a pénétrer en Macédoine Serbe.
Rapidement cependant, l’Armée d’Orient doit faire retraite sur le Vardar et se retrancher a Salonique en attendant des renforts.
Il faudra attendre l’offensive de novembre 1916 pour que Monastir aujourd’hui Bitola, soit de nouveau aux mains des Alliés. L’année 1917 verra l’échec d’une série d’offensives alliées.
En 1918, le futur Maréchal Franchet D’Esperey prend le commandement des armées alliées D’orient. L’armée Française est d’abord sous le commandement du Général Guillaumat puis sous celui du Général Henrys.
Au 18 juin 1918 les forces alliées réellement aptes au combat Atteignent 600000 hommes dont 180000 Français, elles forment 23 divisions, Françaises, Britanniques, Serbes, Grecques et Italiennes, réparties en quatre groupements, qui sont étalés de la frontière Albanaise a l’embouchure de la Struma.
L’Armée Française d’Orient ( A F O ) commandée par le Général Henrys, occupe la gauche du dispositif allié, dans la région de Monastir. Elle comprend 5 divisions d’infanterie et une Brigade de cavalerie. Parallèlement, on lui attachera une division Italienne.
L’offensive Française qui débute le 15 septembre aboutira à la prise d’Uskub le 29 septembre. Le même jour la Bulgarie demandera l’armistice. Le 19 octobre les Français atteignent le Danube (ce qui donnera ce laconique communiqué du gouvernement Français « Depuis Napoléon, une armée Française fait boire ses chevaux dans le Danube » Le 1er novembre l’armée Serbe s’empare de Belgrade.
C’est une opération ambitieuse que l’Armée Française a entamée le 15 septembre 1918 et qui restera gravée comme un modèle de stratégie militaire.
En effet, un peu plus de 2 décennies plus tard, plusieurs chefs militaires s’en inspireront lors de la deuxième guerre mondiale. En premier lieu lors de l’offensive Allemande dans les Ardennes qui aboutira à la capitulation des armées Françaises, puis en 1943 d’une manière plus frappante, au cours de l’attaque du Garigliano en Italie par le futur Maréchal Juin, pour faire « sauter » le verrou du Monte Cassino.
Le 3 novembre les Austro-Hongrois signent l’armistice avec les alliés (8 jours avant l’armistice générale !) A cette date les armées alliées auront percé le front sur une profondeur de 700 Kms et fait 500000 prisonniers.
Cette victoire sans précèdent, incitera le Maréchal Hindenbourg a écrire au chancelier de l’Empire « par suite de l’écroulement du front de Macédoine, il ne reste plus aucun espoir de remporter la guerre ».
En conclusion, dans cette immense conflagration de cette première guerre mondiale, les Balkans ont tenu un rôle exceptionnel.
C’est là que jouèrent les ressorts secrets du destin. Là qu’on peut situer l’épicentre du séisme. Le destin plaçait donc l’épilogue dans le décor du prologue.
Ce singulier hasard, si c’en est un, échappa pourtant aux yeux des français, fascinés on le comprend par la tragédie qui ensanglantait leur sol. Ils ont méconnus le front des Balkans. Ils ont a peine su que des divisions Françaises ont partagé avec les Serbes, la gloire d’avoir porté un coup déterminant.
Il a fallu un recul d’un demi-siècle pour que l’on mesure l’importance de la victoire en Orient, pour que l’on se souvienne, qu’on s’est battu la-bas plus de 2 ans, et qu’il y avait en 1918, plus d’1 million d’hommes, face à face entre l’Adriatique et la mer Egée.