Le 26 juin 2021, Per a Pace a remis aux réfugiés Kurdes de Lavrio en Grèce 15m3, de matériel solidaire, transportés depuis la Corse.
Le rendez-vous était fixé à 11h00 dans le premier camp situé en plein centre-ville.
Jacques Leleu, le coordonnateur des diverses associations internationales, et Emmy, médecin psychiatre, nous accueillent. Ils nous présentent celui que nous appellerons Nurek, une des rares personnes parlant le français. Nurek nous invite à nous rafraichir dans la cafétéria et faire plus ample connaissance.
Dans ce camp il y a des réfugiés politiques kurdes, mais aussi des turcs progressistes solidaires de la cause kurde. Ce ne sont pas des réfugiés « Lambda ».
Delha, Gulistan et d’autres, dont nous ne pouvons ni citer les noms, ni montrer les visages sont autour de la table. Certains ont passé plusieurs années dans les prisons turques. Ces réfugiés politiques sont des nouveaux arrivants. Ils ont fui leur pays. En cause, la guerre imposée par la Turquie d’Erdogan. Des villes, des villages ont été détruits. Des enfants, des femmes, des hommes sont persécutés et plusieurs milliers sont détenus dans les prisons. En Turquie ou en Syrie les persécutions des kurdes sont quotidiennes. Les réfugiés transitent à Lavrio dans l’espoir de trouver un pays d’accueil.
Les deux camps implantés à Lavrio ne bénéficient plus des aides de la communauté internationale, en raison de la pression exercée par la Turquie auprès de l’Europe et du gouvernement grec. C’est ainsi que le monde associatif assure la solidarité internationale et que les réfugiés kurdes, particularité des camps, en assurent eux-mêmes la gestion : écoles, infirmerie, atelier de couture, cafétéria, aire de jeux… ainsi que la logistique générale des camps (entretien, distribution de la nourriture…). Ils se définissent eux-mêmes comme autogestionnaires.
Malgré les nombreuses difficultés et la dureté de la vie, nous avons trouvé des gens déterminés, combatifs, résistants, ouverts et empreints d’une grande humanité, des militants pour la paix.
Nous avons constaté que les besoins sont importants et que le matériel solidaire remis a trouvé son toute son utilité.
En soirée nous nous sommes rendus dans le deuxième camp situé à l’extérieur de la ville. Ce camp a été créé il y a plus de 4 ans suite à la surpopulation due à l’afflux de migrants fuyants la guerre et autres misères. Au début, il était constitué de mobil-home à l’état brut et au fil du temps, il a été aménagé par les réfugiés eux-mêmes à l’aide de matériaux de récupération et avec le soutien des associations. Les baraques sont entourées de plantations tels que arbres fruitiers, plantes d’agrément. Des petits jardins potagers ont été créés et les allées ont été recouvertes de auvents apportant un peu de fraicheur. Une des baraques a été transformée en salle de classe et une autre en salle commune dans laquelle les gens peuvent se réunir pour échanger ou regarder l’unique téléviseur du camp.
Dans le contact avec ces populations ont comprend mieux l’importance de la solidarité qui ne se limite pas à l’aspect matériel, mais qui par les échanges et les rencontres rendent possible le rapprochement des cultures. Une humanité retrouvée.
Nous avons constaté que l’auto organisation, l’autogestion, par les réfugiés eux-mêmes, est bénéfique dans l’organisation des camps. Cela les rends acteurs de leur propre vie.
Lavrio le 26 juin 2021