Communiqué de PER A PACE
Avec plus de 1000 km de murs érigés depuis 30 ans, « l’Europe des peuples » semble devenue une chimère. Enfants, femmes et hommes, réfugiés, migrants, demandeurs d’asile n’ont jamais été aussi mal traités. Pour eux qui fuient les guerres, bien souvent armées par l’Occident, les dictatures, la famine, la misère…quoi de plus légitime que d’espérer une main tendue le temps d’un répit, d’une reconstruction.
La Méditerranée est aujourd’hui la scène, bien malgré elle, de drames humains insoutenables. Une tragédie avec plus de 20000 morts depuis 2014, 640 enfants qui s’y sont noyés depuis 2015…Et plus de 21 milliards d’euros prévus pour renforcer les frontières extérieures de l’Union Européenne d’ici 2027…
Damien Carême, député au Parlement européen, appelle à une politique migratoire plus humaine. L’ancien maire de Grande Synthe en a fait son combat, lui qui déjà s’était révolté du sort dégradant réservé aux migrants du camp de Barosch, le camp « de la honte », comme il l’avait baptisé, entassés dans un terrain vague boueux et insalubre.
Avec Médecins sans frontière et contre l’avis des autorités, il avait participé à la construction du camp de la Linière, aux normes HCR, rendant dignité et répit à des familles en détresse.
La Corse, avec l’association Per a Pace, avait pu fournir des dizaines de matelas pour les petits chalets du camp.*
Grande Synthe qui, avec notamment la politique actuelle du refus de « points de fixation », a vu le 29 décembre 2020, en plein hiver, la scène d’une répression accrue des forces de l’ordre avec des tentes lacérées, des couvertures jetées dans la boue, …Un retour en arrière pour les associations d’aide aux migrants.
L’abomination continue et est à son comble quand, dès les premiers jours de 2021, dans les Pyrénées des milices autoproclamées d’extrême droite, traquent celles et ceux qui, au péril de leur vie, désespèrent de trouver un accueil humain et digne.
Les exemples, hélas, se multiplient, dans toute l’Europe, avec des camps totalement abandonnés par les autorités, livrés à eux-mêmes, ne devant leur survie qu’à l’aide bénévole de militant(e)s engagé(e)s pour le respect des Droits humains et la Paix. C’est ainsi qu’existe le comité Rojava en Corse, engagé auprès des kurdes, qui apporte son soutien aux camps de Lavrio en Grèce.
La France n’est plus le pays des Droits de l’homme, tant rêvé. Désillusion et désenchantement. Pire elle devient souffrance et piège pour celles et ceux qui sont devenus les proies de trafic en tous genres. En Corse, comme ailleurs, les exploiteurs existent et profitent de la misère du monde comme dans les temps obscurs de l’esclavage.
La solidarité est une valeur humaine qui enrichit les peuples, elle doit s’exercer sans modération. Un accueil digne et humain doit être réservé à ces enfants, femmes et hommes.
* C’est à cette occasion que nous avons été reçu à la mairie de Grande Synthe par Damien Carême. Nous avons beaucoup échangé, notamment sur l’indispensable solidarité à l’égard des réfugiés. Il nous a fait part du long processus de mise en place du camp et des obstacles qu’il a rencontrés, mais qui n’ont pas entravé sa détermination.
Merci pour votre engagement 🙂