Milan Minic est né le 21 mars 1889 à Prijepolje (Monténégro). Dès son plus jeune age il s’intéresse aux arts et il prend des cours de dessin et de peinture. Après la fin de son lycée terminé en 1909 à Thessalonique, il s’inscrit à la faculté d’ architecture à Belgrade et obtient son diplôme d’architecte en 1914
1916 durant la première guerre mondiale il part pour Ajaccio ou il séjournera quelques mois. Il se rendra ensuite à Paris où il poursuivra des cours de peinture à l’école des beaux arts.
A son retour en Serbie il commence à travailler pour le Ministère de la construction et quelques années plus tard il ouvre son propre bureau. Comme architecte il réalise de nombreuses œuvres, notamment à Belgrade (fameux hôtel « Mazestik » dont il était également le propriétaire avant le 2ème guerre mondiale), à Sabac et dans sa ville natale.
La peinture est sa deuxième vocation et il l’a pratiquée tout au long de sa vie. Malheureusement, peu de ses tableaux ont été conservés jusqu’à nos jours, notamment en raison de la guerre. Une partie néanmoins de ses œuvres est exposé au Musée da la ville de Prijepolje où il est né et au Musée National de Belgrade.
Milan Minic est mort le 3 mars 1961 à Belgrade.
Le petit nombre de tableaux et de dessins qui reste aujourd’hui suffit pour parler de ce peintre et sa valeur artistique. Ses tableaux sont le reflet de son étroit et intime attachement à son pays mais aussi ils montrent une grande curiosité envers les problèmes artistiques de l’époque dans le monde.
Les guerres qui éclatent dans les Balkans vont arrêter les études du jeune Milan Minic pendant 1 an entre 1912 et 1913. Cela lui permettra de suivre des cours de dessins et de peinture dans l’école des beaux arts à Belgrade et de faire la connaissance avec le milieu artistique. Cette période là représente dans la peinture Serbe la naissance des premiers tableaux impressionnistes. Les peintres comme Nadezda Petrovic, Malisa Glisic, Milan Milovanovic sont déjà les représentants de ce courant artistique. L’impressionnisme voit ses débuts en Serbie dès les premières années du XX siècle ; il va se développer surtout pendant la première guerre mondiale. L’impressionnisme Serbe garde une certaine originalité et il ne copie pas aveuglement les peintres français du même courant artistique. C’est la peinture inspiré par la terre et l’âme des Balkans. Certes, on retrouve les mêmes caractéristiques : le retour vers la nature, jeu de lumière, grande importance de la couleur, nouvelle manière de peindre. Le paysage retrouve sa grande place ainsi que l’ambiance urbaine.
Les tableaux de Milan Minic de cette époque reflètent cette ambiance impressionniste, mélancolique et lyrique où le peintre fige un moment, un sentiment et le transforme en immortalité.
Pendant le grand désastre en Serbie en 1916 Milan Minic est évacué avec sa famille 
en Corse à Ajaccio. Il va exposer pour la première fois en 1917 à Ajaccio. E n Corse le peintre va avoir des rencontres décisives pour sa carrière, notamment avec Corbellini, aquarelliste confirmé et Séldet, qui vont transmettre leur savoir-faire au jeune artiste Serbe et le conseiller de continuer ses études à Paris. Corbellini le présente à Matisse et bientôt sous l’influence du grand Matisse, Minic s’inscrit à l’école des beaux arts. Egalement, il aide les jeunes peintres serbes à Paris réunis dans « l’atelier Serbe ».
Mais Minic n’oublie pas sa première vocation : l’architecture. Il va se perfectionner chez Mr Millet, professeur à la Sorbonne qui édite le livre « Ancien art des églises Serbes » avec les dessins de M.Minic représentant les églises et les monastères Serbes.
Quelques années plus tard, Minic rentre en Serbie complètement dévastée par la guerre. Il s’installe à Banja Koviljaca (Les Bains de Koviljaca) et participe à la reconstruction de la ville. De cette période là, passée à Banja Koviljaca, est issue toute une série d’aquarelles.
Entre l’année 1919 et 1941, Minic participe à des nombreuses expositions en Serbie. Il expose également en 1919 avec le Groupe d’artiste constitué, de peintres, d’écrivains et de musiciens dont le but était le développement d’art.
Dès les années 30, Minic se consacre intensivement à l’architecture et réalise quelques projets architecturaux importants. Un des plus célèbres est certainement l’hôtel « Mazestik » à Belgrade dont il était le propriétaire jusqu’à la 2eme guerre mondiale et où Minic installe son atelier qui devient le lieu des rencontres artistiques.
Entre l’année 1942 et 1947 Minic séjourne à Dubrovnik où il travaille et expose également avec les peintres croates. Inspiré par la beauté de Dubrovnik, Minic crée ses plus beaux tableaux : Paysage de Dubrovnik, Palace de Meda Pucic, La cour à Dubrovnik…Certains de ces tableaux font aujourd’hui partie des collections privées.
L’œuvre de Milan Minic est composée de nombreuse peintures et dessins de
différents styles et motifs. Si nous devons le situer chronologiquement, ce serait un art entre les deux guerres. D’autre part, de par son style, il appartient à l’école française ; notamment on remarque l’influence de l’impressionnisme français qui reste dominant malgré d’autres styles qu’il va adopter au cours des années comme l’expressionnisme et le sécessionnisme dans les années 20 ainsi que l’intimisme et le réalisme poétique d’avant guerre. Il doit beaucoup à l’école des beaux art de Belgrade et celle de Paris et bien sûr à des figures telles que Matisse et Corbellini.
Donc, l’œuvre de Minic ne suit pas un seul courant et ne subit pas une seule influence artistique. Son œuvre est diverse et le peintre, dans une certaine manière, reste fidèle à ses propres valeurs artistiques. La caractéristique principale de son œuvre est l’ouverture vers le monde extérieur et l’omniprésente réalité.
Il utilise les modèles pour peindre et son imagination se reflète dans sa manière de peindre et dans son harmonie artistique. Son art est basé sur la perception des choses déjà vues. Cela se remarque dans ses portraits où il existe une liaison émotive entre le peintre et le modèle (souvent un membre de sa famille) ou bien dans quelques autoportraits où il a réussi à créer une ambiance aussi bien stylistique que psychologique.
Particulièrement lié à sa ville natale, il lui rend le plus bel hommage en offrant quelques uns de ses plus beaux tableaux ainsi que ses affaires personnelles. Milan Milic a fait don de quelques unes de ses oeuvres et une partie de sa collection privée au Musée National de Belgrade.
C’est au cours d’une visite du Musée de la ville de Sabac que nous avons découvert ce peintre.
Texte original écrit par Blanusa Eugenie dans une plaquette éditée en Serbie présentant le peintre.
Traduction du Serbe au Français : Tatjana Bouillet
Adaptation : Perapace juin 2005