La justice Britannique refuse l’extradition de Julian Assange
Julian Assange ne sera pas extradé vers les Etats-Unis. Vanessa Baraitser, la juge Britannique en charge du dossier, a opposé aux exigences des Etats-Unis le risque fort de suicide du fondateur de Wikileaks. En effet, son état de santé déjà dégradé, une extradition l’aurait poussée à mettre fin à ses jours.
Le mercredi 6 janvier, les juges examineront la demande de libération sous caution formulée par ses avocats et motivée par les risques pour Julian Assange de contracter le Covid-19 dans la prison située au Sud de Londres où il est incarcéré depuis avril 2019.
S’il faut se réjouir de la décision britannique de ne pas envoyer aux Etats-Unis le lanceur d’alerte, il faut s’inquiéter du fait que le tribunal n’a pas contesté le bien-fondé de la demande américaine d’extradition. En effet, Julian Assange est poursuivi au titre de l’Espionage Act, un texte qui a été utilisé à plusieurs reprises contre des lanceurs d’alerte ces dernières années et considéré comme préjudiciable à la liberté de la presse.
Rebecca Vincent, directrice des campagnes internationales de Reporters sans frontières précise : « Nous sommes extrêmement déçus que la cour n’ait pas saisi cette occasion de défendre la liberté de la presse », « Nous contestons la lecture de la juge selon laquelle ce procès n’est pas un procès politique (…). Cette décision laisse la porte ouverte à de futures plaintes similaires et provoquera des autocensures pour les journalistes qui couvrent les questions de sécurité nationale. »
La décision britannique « est une victoire pour Julian Assange, mais ce n’est pas une victoire pour le journalisme », a ainsi estimé Kristinn Hrafnsson , de WikiLeaks.
L’association Per a Pace continuera de dénoncer ces dérives autoritaires et dangereuses pour la démocratie, qui font d’un journaliste un criminel.